Mikael S. Gurdjian: La Mort Mystique
S'évanoui de jour l'espoir d'azur et d'or...
Le soir s'aggrave, hélas! comme un mal incurable
Et très mystérieux... En lente et douce Mort,
L'universelle Nuit monte, incommensurable...
O mon âme, voici venir sans bruit
L'heure de lentement mourir avec les choses
Exhalant en secret dans l'unanime Nuit,
Leur âme de lumière et de métamorphose...
En toi s'apaise enfin le rythme frémissant
Des diurnes émois de la Vie et du Songe.
Pendant qu'occulte et grave, au fond de toi descend
La paix de cette mort qui dure et se prolonge...
Le Temps s'immobilise en une heure infinie,
Plane la solitude immense du néant...
Tu ne vis plus, mon âme, et tu goûtes, ravie,
L'universel bonheur d'être éternellement.
Mikael S. Gurdjian
(1897-1965)
This poem appeared in the 1927 edition of Poésie, Cahiers Mensuels Illustrés, Tome V, published in Paris.